Nous avons courus avec une energie lointaine, oublié de tous, nous avons couru avec cette idée absurde d'onirisme nouveau. Nous avons couru, couru, couru avec ce sentiment de liberté, comme si à chaque foulés nous nous rapprochions de ces nostalgies des commencements. Nous avons couru contre le vent, nous avons couru avec le vent, assoiffés de force et de courage. Nous avons couru avec émotions, avec passion. Nous avons couru loin des enfants de nos haines, loin du dépotoir de nos rêves inachevés. Nous avons couru en haletant, nous avons couru contre une mort éternelle pour plus fidèle compagne, nous avons couru pour nos vies, nous avons couru contre la mort, contre le fatalisme et le vide.

Nous avons couru oui, traquez comme des bêtes par ce monde qui disparait peu à peu, nous avons couru dans la massive nuit, nous avons couru contre nos peines et nos douleurs. Nous sommes à bout de souffle, épuisé, mais tellement vivant, nous avons couru envers et contre tous. Nous avons couru dans l'avare silence.

Et ce fût la fin de toute chose.

Vieille photo prise il y a longtemps. C'est pour ça que j'ai dit "vieille photo", car elle a été prise il y a longtemps.

Je l'ai retrouvé il n'y a peu, elle trainait dans mes affaires, elle me rend un peu nostalgique. Nostalgique de je ne sais quoi, mais nostalgique. Mais c'est le principe de la nostalgie non ? Ce sentiment de "je ne sais quoi". C'est un peu fatal d'ailleurs, d'être traversé par ce sentiment de je ne sais quoi, comme un manque de quelque chose, de quelque chose qui n'a pas de nom. Une nostalgie d'époque lointaine, que je n'ai pas connu. Je me demande comment une époque qu'on a pas connu peut nous paraitre mieux, meilleur. Haa, j'aime bien ce sentiment de "je ne sais quoi".