• Chapitre 1 . Naissance


    Un verre de lait grenadine sans colorant et encore moins de gélatine , me renvoie à cet instant précis ou je n'avais pas encore compté les rouages de la vie . Qui aurait crût qu'il me fallait un blindage conçu dans la douleur et dans la rage ?
    Aujourd'hui encore, elle hurle en moi, l'innocence de l'enfant qui dort , malheureusement pour la dernière fois .
    Horreur . Le temps me paraît cruellement lent . Les jours défilent s'enchaînent et se répètent . Le temps semble avoir déraillé, cette même journée qui sans cesse me rappelle que ma vie est en train d'occire . La pâleur des murs me renvoi au visage la laideur du monde . Ma vie ne fût que mensonge, j'écrirais alors la vérité de l'humanité . Pour cela, il faut un début à mon histoire . Laissez moi le temps de faire le tris dans mes souvenirs . Ce n'est pas clair , j'ai tout de même 85 ans .
    Voilà , je suis prêt .
    L'histoire commence par les cris de ma mère, qui se contracte dans l'oxymore de la joie et de la douleur . La sage femme après avoir demander à mon père de couper le cordon ombilical ,pose l'enfant sur le ventre de sa mère .
    L'enfant à la peau rose et les yeux bleus , étrangement il ne pleure pas . Sentirez-il la tension qui plane dans l'air ? La mère pleure . Le bébé comporte un chromosome Y et un chromosome X . Un garçon . Sans doute le plus grand malheur de la gente féminine . La mère le sait et l'accepte ,ainsi est faite la nature . Si le nourrisson est du sexe féminin, il sera alors élevé par sa mère . Sinon, par son père . Ainsi commence ma vie , le 13 Janvier 3055 né sous le nom de
    Tom Warren .

     Je n'ai que quelques minutes, que déjà mon père m'arrache des bras de ma mère et sors de la maternité . Les passants de Belleville sont pressés de rentrée ,leurs enjambés sont si grande qu'on soupçonne un bonheur commun . Tous ces gens se connaitraient-ils ? Impossible, malgré les sourires collectif, les directions sont différentes . De la prunelle de mes yeux, je découvre le monde, je viens de naitre , tout me semble merveilleux, grandiose . Je distingue quelques chose, dans la foule générale , dans cette profusion de pas et de rires, dans ces sourires qui semblent se retrouver, il n'y a pas de femmes .Aurais-je donc rêvé ? A la maternité, n'y avait-il pas une personne à la voix aiguë et aux cheveux long ? Cette absence de féminin est-elle normale ? Qu'importe . Quand on vient de naître, la normalité est une notion qui n'existe pas .
    Mon père introduit la clef dans la serrure  . A l'intérieur plane une odeur de réglisse , l'esthétisme épurée du couloir laisse deviner un cadre de vie apaisant .  En effet, les fenêtres orientés au sud, laisser pénétré la lumière dans tous le séjour . Les murs sont  ornés d'une peinture bleu de prusse, sur lequel vient s'accrocher des tableaux . Mon père m'emmène dans une pièce , il me dépose dans mon lit.
    En face de moi , il y a quelqu'un . Je le regarde avec attention, et je sens la fatigue me gagner,je pleure . Mon père me parle d'une voix douce, il me raconte  que je viens de faire la rencontre de mon reflet . Il m'explique que c'est un vrai Psyché monté sur châssis . J'arrête de pleurer, étrangement cette voix grave me rassure .
    Avec mon innocence et mon ignorance d'enfant, j'aspire pour la première de ma vie au repos . C'est calme,incertain, mais calme. Et j'espère que toute mon existence durera sur cette même fréquence d'onde : calme et incertain . Mes yeux fermés et mon air solennel  au visage rêvent . Il y a cette personne, je crois que c'est ma mère,celle qui sentait bon à la maternité . En réalité je ne sais pas, je ne fais que supposer car moi qui suis né il n'y a que quelques heures, et qui ne demande que du calme et de l'incertitude ,je sens que ma vie va être une suite de catastrophes .

    C'est en sciant que Léonard devint Scie ...

    texte de moi . Photo Zooey Deschanel ( mais c'est déjà écrit )


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