•    Lait Grenadine 

     

     

    D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé le Lait Grenadine.

    Ce gout venue d'ailleurs que cela laisse dans la bouche, une vague de plaisir qui valse sur les palais en ne laissant que ce petit arrière gout chimique que seule la grenadine possède. En quarante ans, mon Lait Grenadine, a changé, il s'est modifié, et j'ai du mal à retrouver les odeurs et les sensations qu'il provoquait en moi quand j'étais enfant. Il faut dire que le Gouvernement Unita a pris les choses en main. Il a abattu les vaches, les chèvres et les brebis, pour notre bien, car les ruminants étaient la cause de nombreuses de nos crises de lactose et de quelqu'un de nos cancers. Le soir même, tous nos téléviseurs Unita s'étaient allumés, et Paul Denarst avait arboré ce sourire diplomate en nous expliquant que le lait provoquait une surproduction de IGF-1, ou quelque chose comme ça. Bien sur, nous étions tous content que le Gouvernement Unita se soucie de notre santé et prennent les mesures nécessaire pour éviter tout risque compromettant, que demande le peuple, mais nous étions pour la plupart, un peu triste de faire l'impasse sur les cafés au lait, les cappucinno ou encore le Lait Grenadine. 

    Peu de temps après, quand la viande fût remplacé par de la gélatine de substitution, le Gouvernement Unita mit en place, le projet "Imaginarium" basé sur les travaux du psychologue Gilirac.

     

    Le psychologue Giliarc était un homme immense, affublé d'un ventre qui l'était tout autant. Après quelques expériences faites sur des garçons et des hommes pendant une dizaine d'années, il en arriva à cette conclusion :

    -"Le cerveau humain, en y mettant un peu de bonne volonté, finit par croire ce que l'esprit lui dicte". 

    Je me souviens encore de ce moment, j'étais âgé d'une dizaine d'année et mon père regardait son téléviseur Unita bouche bée tandis que Gary marmonnait dans sa barbe de quinze jours des propos inaudibles. Paul Denarst avait croisé les bras, signe que lui même ne comprenait pas trop la ou voulait en venir le psychologue.

     

    - Allez-y développé ! Ordonna Paul Denarst, 

    - Et bien je propose qu'on fasse l'expérience. 

    - Une expérience ? S'écria le présentateur, voilà qui a de quoi intriguer nos téléspectateurs. 

    - Oui une expérience reprit le psychologue en souriant, qui durera trente et un jour, pas une matinée de plus et pas une de moins.

    - Je suis tout ouïe !

    - Très bien, je veux que vous pensiez à un steak bien saignant. Ou à point, peut importe. Pensez vous y arriver ? 

    - Oui, je crois que oui. Répondit Paul Denarst en balbutiant, un peu dubitatif. 

    - Vous souvenez vous de quel gout ça a ? La texture, comment ça fond sous votre langue, la manière dont vos dents se plantent dans la chair… vous en souvenez vous ? 

    - Oui j'ai tout en tête. 

    - Et bien je veux qu'à tous vos repas, petit déjeuner compris, vous imaginiez manger un steak bien saignant, ou à point. A chaque fois que vous insérerez un morceau de gélatine de substitution dans votre bouche, vous mangerez une bouchée de steak ! Sommes nous d'accord ? 

    - Il me semble bien que oui. Dit doucement le présentateur avec tous le scepticisme du monde. 

    - Dans ce cas je vous dis à dans trente et un jour, pas une matinée de plus et pas une de moins. Le psychologue Giliarac se leva de son fauteuil couleur écrevisse, et quitta le plateau télévisé. 

    Le caméraman fit un gros plan sur l'air un peu hébété de Paul Denarst, et le téléviseur Unita s'arrêta et émit cet affreux sifflement qui lui était propre.

     

     Le psychologue Giliarac avait soulevé bien des questions dans l'esprit des gens, peut être un peu trop, c'est dans cette même période que mon voisin Thomas, s'était mystérieusement noyé dans le lac des Sevenne, en pleins mois de décembre. Suite à cela, ses parents n'avaient plus  jamais posé de question. Mais pourtant  en une dizaine de jour, il s'était mis en place un mouvement qui protesté contre le Gouvernement Unita qui commençait peu à peu par supprimer nos rares instants de bonheur. Le monde était devenu anarchique, on changeait d'ère, et La Norme qui était déjà présente bien avant ma naissance prenait une plus grande ampleur. Lors du vingt huitième jour, avant le résultat de l'expérience de Paul Denarst, ce dernier nous rappela sombrement que se soumettre à La Norme maintenait La Norme. 

    Un peu étonné, quoi que seulement âgé de dix ans, j'avais demandé à mon père de Succédané, Gary, ce qu'était concrètement La Norme. Ne m'ayant jamais réellement apprécié, il me répondit sèchement : 

    - La Norme dit :"Tout individus ne respectant pas La Norme sera jugé et condamné en tant que renégat". 

    Ne saisissant pas, je demande de nouveau à Gary ce qu'est La Norme, et lui de me rétorquer : 

     

    - La Norme dit :"Tout individus ne respectant pas La Norme sera jugé et condamné en tant que renégat". 

     

    Impossible de grandir sans peine.

    Je reprends une vieille histoire...

    Puis les vacances passe...Le temps aussi. Ma fois.


    votre commentaire
  • Je suis sérieusement dérangé

     

    Et bah, le traditionnel c'est pas mon fort.


    votre commentaire
  • Drôle de vie. 

    Je me plait à la détruire. Je me plait à me détruire. Non ! Je ne m'y plait pas, je m'y accommode. On s'accommode de tout à la longue. Je suis lamentable. Je m'y accommode.

     

    Drôle de vie. 

    On la trouve drôle quand on est ailleurs, un peu ici, un peu de nul part.

    Je suis ailleurs. Dites leurs ça, à tous, il est ailleurs. Dites leurs qu'il a un peu mal, qu'il est partit faire un long voyage, qu'il est partit de partout pour revenir de tout. 

     

    Drôle de vie. 

    Je m'aime que dans le doute, c'est la que je retrouve tout mon humanité ; que je suis en phase avec elle. Je ne me plait que dans l'erreur, je me retrouve enfin. 

     

    Drôle de vie.

     N'est il pas amusant de ce dire qu'on l'on est libre à chaque pas, mais que l'on s'autorise rien ? On ne trouve qu'un peu de joie que dans les grands instants d'abandon. 

     

    Drôle de vie. 

    Et vous riez ! Et vous dansez ! Vous vous abandonnez au moindre échange charnel, au moindre passions. Aucun de vous ne ressens cette incroyable lourdeur. Elle n'a d'incroyable que son immensité.

     

     

    Drôle de vie.

    L'inspiration me manque. Mes maux ne sont pas assez forts pour m'exprimer. S'exprimer, sans doute un des plus grands combats de ma vie.

     

    Drôle de vie. 

    Je n'aime que l'étranger de passage. Je n'aime que son regard curieux, son curieux regard qu'il nous ramène de loin.

     

    Drôle de vie.

    Je me sens diminuer. Dans cette valse morose interminable, drôle de vie oui, avec ces hauts, ces bas, avec ces rares instants de légèreté qu'elle nous offre, et ces moments d'abime qu'elle nous impose. Car elle en impose.

     

    Drôle de vie.

    J'ai la nostalgie des commencements. J'ai la nostalgie d'époque lointaine. J'ai un peu honte de moi, on m'a offert un foyer, une famille, un endroit ou me sentir en sécurité et  je ne me sens pas d'ici, et je ne sais pas si je me sens de quelque part.

     

    Drôle de vie. 

    Je regarde mes quelques escarres, dans lesquels viennent se loger quelques névroses psychotique. Je m'allonge un peu, pour ressentir plus pleinement cette intense douleur métaphysique. 

     

    Drôle de vie. 

    Et vous pleurez, et vous regrettez. Vos passions ne prennent jamais chair. Ha ! Vous voyez enfin que tout est vain !

     

    Drôle de vie. 

    Je suis né frustré. C'est une raison suffisante pour vouloir partir d'ici. Je suis né absent, si vous craignez le vide que penserez-vous du néant ? 

     

    Drôle de vie. 

    On devrait pouvoir dire non merci à tout. A l'existence, à la mort, à la violence. 

    Ce n'est pas quand on a tout perdu quand ne craint plus rien, c'est quand on a renoncer à tout. 

     

    Drôle de vie.

    Courez ! Courez ! Le temps vous rattrape ! Je vous rejoindrez un peu plus tard, mais pour l'instant, je vais aller dormir un peu, me reposer un an ou deux.

    Drôle de vie.

     


    votre commentaire
  • Le froid encore.

    De partout le froid. 

    Et je repense à Scarlet. 

    Monstre créer à partir de nos rêves inachevés. Elle nous mangerait si elle le pouvait, elle se nourrirait de nos âmes, de nos chairs, et de nos rêves. 

    Joyeux mépris des convennances. 

    Je me saoule à l'absinthe pour oublier que je suis faillible par essence, pour oublier l'amertume des coeurs solitaire. Je poursuis mon itinéraire d'enfant râté. 

    Tendre passion veilleitaire. 

    Nos relations ne prennent jamais chair, Scarlet nous a eu avant. Elle nous traque sans cesse, la mort reste le meilleur moyen de lui échapper ; je l'aime à en mourir. 

    Syndrome de Stockholm. 

    Je l'ai développé il y a peu. Je sais pourtant que Scarlet est un mélange entre le bruit et la fureur. La fureur d'absorber, le bruit de la colère. J'ai longtemps crût que j'étais immunisé contre ce syndrome, que j'étais un pragmatique, que je m'adaptais à mon environnement ; je le créer. 

    Le spleen est un adversaire plus impitoyable que l'Union Soviétique.

    Les gens viennent me parler. Mais je ne suis tout simplement pas là, si on vous questionne, dites leurs, il est ailleurs. Je suis sans consistance, je suis un être hybride et flasque. Je ne sais pas si c'est bien. Je ne sais pas si c'est mal. Pourquoi ai-je se besoin de moraliser ? Elle a fait de moi la paresse même, mais je suis content, c'est l'essentiel.

    Tout est temporaire.

    Ma haine de Scarlet, mon amour de Scarlet, ma thérapie. Que j'aimerai la tuer, plus qu'une femme, c'est une idée que j'aimerai assassiner....Et tandis que j'agonise elle se nourrit de mes vices, elle me redéfinit, dans cet infini de brouillard qui peuple ma tête...Qui me donne envie de vomir....Qui me donne envie de vomir...

     

    Le spleen est un adversaire plus impitoyable que l'Union Soviétique.


    votre commentaire
  • Je vais tuer la Vierge. C'est elle qui me rend hargneuse, elle est la somme de tous mes malheurs, la somme de tous mes maux. C'est par des actes qu'elle me tue, c'est son contenue qui me déçoit. La Vierge m'accable, La Vierge me repproche, mais par dessous tout, La Vierge est de mauvaise foi, comble de l'ironie.

    La Vierge n'a rien d'humaine, elle est défigurée par la haine et le mépris. Elle n'est qu'apparence, elle en joue d'ailleurs, elle se plait à dire qu'elle est humaniste, qu'elle a des valeurs, qu'elle a conscience des choses et qu'elle aime son prochain au moin autant qu'elle même. Mais La Vierge ne s'aime pas vraiment, elle n'aime personne, ni elle, ni le monde dans lequel elle vie. Elle est souvent partie en dépression, elle a souvent pris des anxiolitiques, il lui arrive parfois, il est vrai, de penser au suicide. Mais La Vierge prend trop de plaisir à faire souffir les autres pour s'ôter la vie, alors c'est pour ça qu'il m'arrive de penser d'ôter la sienne. Mais on n'ôte pas la vie de La Vierge, on la brûle. C'est par le feu qu'on élimine le mal, c'est par le feu qu'on purifie le chaos. Brûler La Vierge me soulagerais, il est vrai, j'en tirerais une immense satisfation, celle d'avoir sauvé plus de trois cent personnes de cette terrible chute dans laquelle elle nous tirée. Mais La Vierge est solide, La Vierge connait de bon médecins qui la rebatiront en un rien de temps. Plus solide qu'un régime totalitaire, La Vierge finira par me tuer, et alors qu'elle se nourrit de ma grande vitalité, il me plait de penser qu'un jour, oui un jour, quelqu'un y mettra le feu.

    On ne guérit d’une souffrance qu’à condition de l’éprouver pleinement.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique